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 J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global]

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3 participants
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Miam

Miam


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J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global] Empty
MessageSujet: J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global]   J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global] EmptySam 2 Aoû - 14:26

J’ai fait un rêve




"L'absence de faim est un drame sur lequel nul ne s'est penché. A l'exemple de ces maladies orphelines auxquelles la recherche ne s'intéresse pas, la non-faim ne risque pas de susciter la curiosité."

Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que ce n’est pas un thème qui touche tant de personnes que cela. Tout le monde est capable de ressentir cette sensation qui s’insinue dans son ventre. Lentement tout d’abord, elle vous apporte de subtiles petites fourmis qui s’éparpillent et vous chatouillent, puis les grognements d’un chat égaré, perdu dans votre estomac commencent à résonner comme un clairon annonçant une armée, mais ce n’est finalement que le tonnerre qui apparaît, grondant, tonnant pour clamer sa présence et son besoin de nourriture si attirant. Mais que se passerait-il si demain, alors que le soleil se lève à peine, vous n’aviez brusquement plus faim. Oh, vous vous diriez sans doute que ce n’est pas bien grave, que de toute manière, vous aurez bien faim plus tard. Alors vous sautez le petit déjeuner et décidé d’aller vous promener, ou de vaquer à diverses activités, mais vous ne voyez pas midi sonner et votre ventre de demande toujours rien, restant dans un silence plus noir que les nuits où la lune se dissipe pour ne reparaître que quelques jours plus tard. C’est d’ailleurs l’assombrissement de la lumière de l’astre solaire qui vous interpelle, soulève l’idée que vous n’avez toujours rien mangé. Etrange… alors vous vous rendez auprès de votre frigo, prenez des restes de la veille et les mangez. Mais cela semble vous écoeurer, le simple fait de porter un aliment à vos lèvres vous rebute. C’est du temps de perdu de toute manière, jamais vous n’aviez profité avec tant de plaisir de ces instants que l’on vous avait offert en ne pensant pas à vous nourrir. Ainsi, vous repoussez cette assiette, la replacez là où vous l’aviez trouvée et finissez par aller vous coucher. Peut-être qu’après une bonne nuit de repos, votre appétit sera revenu. Mais les jours passent et rien ne change, vous finissez par vous forcer à vous alimenter, même si vous ne cessez d’oublier de le faire.

Cela tourne bientôt à l’obsession : « il faut que je mange. » vous dites-vous, sans que cela ne change quoi que ce soit. Ne pas oublier : « il ne faut pas que j’oublie. ». Sinon que se passera-t-il ? La mort viendra-t-elle dans son plus bel habit de soie vous cherchez pour vous emportez dans un pays où plus jamais le soleil n’étendra son visage pour éclairer les indécis ? Avouez que vous ne désirez pas le savoir ? Alors vous réfléchissez, vous en venez à ne plus dormir, et ce sont les cernes qui se joignent à cette grande fête d’incertitude, alors que le seul mot qui vous trotte dans la tête reste « manger ». Quoi dire ? Quoi faire ? Vous ne le savez plus. Alors vous décidez de vous rendre auprès d’un médecin qui vous apprend que cela doit être le surmenage, qu’il vous faut du repos, même si vous lui assurez que tout cela a commencé un week-end, juste comme ça. Et vous l’écoutez ce charlatan, suivez ces conseils, mais les jours passent et rien ne change.

Un autre médecin ? Oui, allons-y, cette fois-ci c’est Bernadette qui vous a parlé de lui, un grand homme selon elle, capable de soigner tous les maux, même les plus méconnus. La pièce dans laquelle il vous reçoit est vaste, si blanche que vous en avez une nausée permanente qui vous retourne votre estomac déjà vide puisque vous avez oublié de vous nourrir ce matin. Mais vous n’avez pas faim, c’est comme une sale habitude qui ne vous quitte plus, d’ailleurs, vous n’y faites même plus attention. Après tout, on est capable de s’adapter, nous les hommes, ces hominidés qui marchent sur deux pattes, et la nourriture qu’est-ce que c’est après tout ? Un besoin que l’on ressent, une habitude que l’on prend puisque notre corps le réclame, mais lorsque ce n’est plus le cas, qu’est-ce que cela devient ? Un souvenir… médiocre puisque cela ne servait proprement à rien. Allons, allons, soyez donc honnêtes, avouez que vous ne considérez pas les repas comme un moment important de votre existence ! Nous sommes tous si pressés que certains pourraient même considérer que c’est une bonne chose de ne plus avoir faim. Et puis ce toubib, ce médecin qui vous regarde et se demande si vous ne seriez pas un hypocondriaque. Un charlatan… encore. Et bien vous savez ce que vous devriez lui dire ? Qu’il est idiot, bête, incapable de discerner un pied d’une main. Mais bien sûr, vous ne dites rien, c’est peut-être la vérité.

Alors vous vous surprenez à aller voir un psychiatre dans les jours qui suivent, en venant à mettre un réveil sur votre téléphone pour vous rappeler de vous nourrir, pour vous inciter à manger même si vous n’en avez pas envie sous peine de dépérir. Et ce premier rendez-vous ? L’endroit est si impersonnel que cela vous paraît idiot de vous trouver en ces lieux, mais vous restez pourtant, puisque c’est une nouvelle chance que l’on vous offre et vous en avez conscience. Vous mordiez votre lèvre sous la nervosité qui vous étreint, vous ne cessez de bouger vos mains qui se saisissant un temps d’un pan de votre veste, puis d’un stylo qui tapote frénétiquement le magasine que vous tenez en mains. Un regard sur votre montre vous indique que le médecin est en retard, que vous attendez depuis près d’une demi-heure et déjà une sorte d’apathie vous gagne alors que quelques gouttes de sueur perlent sur votre front. Et puis, vous finissez par vous interroger « Mais qu’est-ce que je fais ici. », avant que vous ne vous releviez, incapable d’attendre plus longtemps. Cependant, c’est à cette seconde bien précise que la secrétaire prononce votre nom pour vous enjoindre de vous rendre dans le bureau de la personne que vous êtes venu voir.

Serait-ce un signe ? Celui qui vous dit qu’il faut rester et affronter ce que l’on va vous dire ? Hésitant… vous finissez néanmoins par obtempérer, que l’on n’imagine pas que vous n’avez pas saisi toutes les chances que l’on a pût vous offrir. Arrivé sur ce canapé, vous observé ce qui vous entoure, ces photos accrochés au mur, ces diplômes qui vous certifient que vous ne vous trouvez pas devant un benêt ignare et totalement stupide. Et sous quelques questions, vous répondez mal à l’aise, expliquez la raison de votre venue alors que l’homme barbu note sur une feuille ce que vous lui dire, comme s’il allait disséquer chaque mot que vous prononcez en sa présence.

Qu’est-ce qui vous pousse à lui parler ? Vous l’ignorez à vrai dire, mais vous continuez sans vous arrêter jusqu’à ce qu’il vous interrompe, vous apprenant qu’il est tard et que la séance est terminée. Oui, vous avez bien entendu, vous le payez, alors il ne faut pas que cela dépasse sur son horaire de dîner, alors que vous, vous ne mangerez pas ce soir, écoeuré par tout cela, pauvre excuse qui justifie alors votre absence de faim qui ne vous quitte plus comme une amante qui finira par causer votre perte. Et une fois dans la rue, vous apercevez un visage familier, celui d’une personne que votre cœur a autrefois aimé en secret, sans que jamais vos lèvres n’en confient le secret à quiconque, une histoire dans la cours de primaire, un vague souvenir que vous emportez avec vous jusque dans votre appartement. Les portes qui se ferment, les rideaux qui se tirent, et vous qui vous asseyez sur votre canapé, laissant des larmes s’écouler le long de vos joues sans que vous arriviez à les en empêcher. Vous pleurez sur votre sort, sur ce qui vous détruit petit à petit, qui vous rend de plus en plus faible, qui rend parfois vos mains tremblantes comme si vous étiez malade.

« Qu’est-ce que c’est docteur ? Allons, soyez honnête, je suis malade non ? J’ai un grave problème et je vais finir par mourir ? Je ne veux pas ! Je ne veux pas finir comme ça ! »

Et vous hurlez dans le silence oppressant qui vous entoure sans que vos lèvres ne s’entrouvrent. Les battements de votre cœur s’accélèrent et vous avez l’impression de ne plus arriver à respirer, que votre souffle vient de vous être retiré pour emporter dans un puits noir où aucune possibilité de s’échapper ne se fait percevoir. Et cette douleur, c’est sombre crainte de ne plus trouver le fil qui guidera votre vie. Mais vos paupières se relèvent, délivrant à votre regard une chambre familière, celle que vous n’avez pas quitté depuis le début de cette histoire.

Ce n’est qu’un rêve n’est-ce pas ? Guère enchanteur je vous l’accorde. Troublant peut-être également, mais pas assez pour tourmenter votre âme et berner Morphée qui vous enlacera pourtant de ses bras et de ses murmures le soir qui reviendra bientôt. Pourtant, toute cette histoire, ce n’est que ma vie. Si misérable soit-elle, obsédé par le temps qui s’écoule et ces aliments que je déteste, je tente de survivre sous le mutisme du monde qui se moque des personnes comme moi. Si rare, si improbable que l’on n’en parle pas. On s’en désintéresse et on considère que tout va bien. Alors on se met à sourire et on rassure ces autres que l’on a retrouvé le goût de vivre et de manger, même si ce n’est pas vrai, même si l’on dépend de ces heures qui s’écoulent pour survivre à un nouveau jour qui se dessinera encore, et encore.



    Mot de l’auteur :

    Défi: Variations sur thème imposé (Akai-La-Milie)

    Le titre vous dit quelque chose ? Cela est parfaitement normal, puisque j’ai décidé de faire un petit clin d'oeil à Martin Luther King dans le choix de celui-ci. Peut-être parce cette histoire parle d’une personne isolée, qui subit tous les jours l’injustice de sa condition.

    Bon et bien voilà, j’espère que cette petite nouvelle vous aura plu. Personnellement, j’ai décidé de la faire un peu sur coup de tête, le sujet m’a paru intéressant, et je me suis dit que je pourrais toujours essayer de relever le défi. De mon côté, je suis déjà contente d’y être parvenue, j’espère que du votre, vous aurez pris un minimum de plaisir dans sa lecture, même si c'est à nouveau particulier x) .
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Azkadellia Elbereth
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MessageSujet: Re: J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global]   J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global] EmptySam 2 Aoû - 17:36

C'est incroyable à quel point j'adore te lire!!! rouaroum J'adore ton style qui prend au trippes. On commence et impossible de s'arrêter avant la fin!
Même si le théme est "particulier", tu en parles si bien que c'est un pur plaisir de te lire!!! mamour
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Miam

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MessageSujet: Re: J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global]   J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global] EmptySam 2 Aoû - 21:49

Merci Embarassed Je pensais pas que c'était à ce point-là... *_*
Pour être particulier... c'est le genre de choses que je n'avais jamais tenté avant, et je trouve ça intéressant en fait x)

En tout cas merci beaucoup *-*
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MessageSujet: Re: J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global]   J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global] EmptySam 2 Aoû - 23:31

Rha c'est boooow x) et ton ava aussi
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Miam

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MessageSujet: Re: J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global]   J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global] EmptyDim 3 Aoû - 0:12

Merci Meguinouche *-* !

Mais avais-tu remarqué que ce sont des poupées aussi sur mon avatar ? C'est bizarre je sais x) mais j'adore !
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MessageSujet: Re: J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global]   J'ai fait un rêve [Texte basé sur un défit global] Empty

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