Bon alors en retrad, parce que je ne sais jamais être à l'heure quand il s'agit d'écriture, voilà l'histoire au complet.
Titre : Dessine-moi Disclaimer : Tout à moi.
Note de l'auteur : Premier texte de mon
concours personnel sur le mot
crayon.
Bonne lecture
Dessine-moi Elle se tenait face à moi. Depuis des semaines elle était toujours au moins une fois tous les trois jours face à moi plus ou moins vêtue et à chaque fois je la désirais un peu plus. Je voulais toucher le satin de sa peau pâle, goûter à ses lèvres roses et rebondies, passer ma main dans ses cheveux flamboyants mais il fallait toujours que je me retienne. Elle n’était pas là pour mon bon plaisir. Je devais me concentrer sur mon travail. J’essayais de ne voir que des formes et des ombres sur son corps, d’éviter de penser à elle en temps que personne réelle mais à chaque fois j’échouais lamentablement.
J’observais son visage en silence. Elle ne me regardait pas, ses yeux verts émeraude étaient perdus dans la contemplation de mes esquisses précédentes accrochées au mur. J’en profitais pour changer mon regard sur sa peau. Je n’étais plus du tout professionnelle, le passionnel prenait le dessus. Je ne voyais plus que l’éclat de sa beauté qui m’attirait inexorablement comme un aimant. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi sans que je ne fasse rien d’autres que contempler les courbes parfaites de son corps. Elle du se rendre compte que quelque chose n’était pas dans l’ordre normal des choses car elle détourna son regard de mes esquisses et porta son attention sur moi.
_A quoi pense-tu ?
_A toi.
Ce n’était pas un mensonge. Je lui laissai simplement le choix de l’interprétation.
_Par quoi vas-tu commencer ?
Je devrais le savoir mais tout ce que j’avais appris en cours avait mystérieusement disparu de mon cerveau depuis que tous ses vêtements avaient atterri sur la chaise à côté de moi.
_Je ne sais pas.
Elle se mit à rire à ma remarque. Elle ne se moquait pas, il n’y avait rien de blessant dans sa remarque. Je la connaissais depuis le temps et je savais qu’elle trouvait ma réponse amusante.
_Je croyais que tu avais eu des cours, me dit-elle pour me taquiner.
C’était vrai mais les cours ne m’avait jamais préparé à cela. Les cours ne m’avait pas appris à me retrouver devant la perfection de son corps.
_Tu ne dis plus rien ? Je ne t’ai pas offensé ou…
_Non !
Ma réponse avait été excessive mais je ne pouvais pas m’empêcher de réagir au quart de tour quand elle pensait m’avoir vexé. Elle ne l’avait jamais fait et je ne voulais pas qu’elle croit qu’elle l’ai fait.
_C’est juste que… Disons que l’on remettra le nu à la prochaine fois.
J’esquivais ainsi toute difficulté, du moins je l’espérais.
Elle sourit et secoua la tête d’un air exaspéré.
_Tu sais que cela fait près d’un mois que tu recule sans cesse le nu ?
Je sentis le sang affluer à mes joues alors qu’elle se levait pour venir chercher ses vêtements. Elle s’arrêta à quelques centimètres avant la chaise et bifurqua dans ma direction au dernier moment, complètement nue.
Je sentais les effluves de son doux parfum fruité virevolter jusque mes narines. Mon cœur s’emballait et ma respiration devenait des plus incertaines.
Pas si proche, pas si proche.Il était trop tard, elle s’accroupit à mon côté, posant une de ses mains sur ma cuisse pour se tenir en équilibre. Une vague de chaleur m’envahit à son contact et j’eu peur de la brûler, mais elle ne sembla rien remarquer et laissa sa main en place. Elle était concentrée sur la feuille, elle semblait perplexe.
_Tu n’a rien dessiné ?
Elle était surprise. Il y avait de quoi, cela faisait plus d’une demi-heure qu’elle avait été nue face à moi et je n’avais pas dessiné le moindre petit trait sur le papier.
Je secouais la tête pour lui répondre ayant trop peur d’utiliser ma voix que je n’étais pas sûre de pouvoir maîtriser correctement.
_Tu sais ce que l’on va faire ?
Elle posait une question mais à son ton je savais que je n’avais pas à répondre, elle allait s’en charger pour moi et c’était bien mieux ainsi.
_Tu vas te déshabiller et c’est moi qui vais te dessiner.
Un grand sourire s’afficha sur ses lèvres alors qu’elle se levait pour aller enfin remettre ses vêtements sur elle.
Je sentis mon corps entier se calmer à l’idée de vêtements sur le sien, mais l’accalmie fut de très courte durée. Elle revint vers moi en moins d’une minute, me prit les mains pour me mettre debout et sans rien demander commença à déboutonner ma chemise. Je commençais sérieusement à paniquer, je ne savais plus quoi faire pour l’arrêter, pour lui dire de remettre ses mains le long de son corps et de lâcher le mien. Au lieu de parler je sentis ma main partir et agripper la sienne un peu trop violemment. Elle s’arrêta aussi brusquement que mon geste pour la stopper mais ne laissa rien paraître de sa surprise sur son visage. Elle souriait comme à son habitude et se mit à parler avec sa nonchalance habituelle.
_Ne me dis pas que tu es pudique?
Je secouais la tête pour répondre à la négative. Ce n’était pas que j’étais pudique mais j’avais bien trop peur de ma réaction physique si ses mains commençaient à effleurer mon corps, même par accident.
Je me rendis compte que je tenais toujours sa main. Je la fis descendre le long de son corps et entrepris de me déshabiller seule alors qu’elle allait s’asseoir sur mon tabouret. Je ne savais pas bien pourquoi je lui obéissais. Je la laissais inverser les rôles. C’était sûrement plus facile ainsi et je n’avais pas à la regarder ni même à penser. Il me suffisait de rester calme et d’attendre qu’elle finisse son dessin.
Je savais qu’elle avait quelques notions de dessin mais qu’elle n’avait jamais pratiqué tant que cela, alors je me mis dans une position relativement facile à aborder sur le papier.
Je fermais les yeux alors que je lui disais qu’elle pouvait commencer. Je sentis son regard venir sur mon corps nu, l’examinant pendant quelques temps avant de s’atteler aux premiers coup de crayon.
Le sang affluait en masse à mon visage, mes joues devaient être plus que rouge tomate. J’avais pourtant déjà fait le modèle mais avec elle tout semblait différent et son regard me brûlait la peau. J’espérais de toutes mes forces qu’elle soit trop concentrée sur le dessin pour remarquer quoique ce soit.
Le temps finit par passer rapidement et quand elle m’annonça qu’elle avait fini je fut un peu surprise. J’avais du finir par être plus à l’aise avec le passage du temps sans vraiment m’en rendre compte.
Elle me sourit tout en me disant qu’elle avait terminé son dessin et je lui renvoyais un sourire tout aussi resplendissant. Cela n’avait pas été si mal que ça finalement.
Je me levais pour me rhabiller puis me dirigeais vers elle mais elle était déjà en train d’enrouler son esquisse.
_Hey bah quoi, dis-je l’air faussement contrarié, je n’ai pas le droit de voir ?
Elle se mit à rire de son rire cristallin avant de me répondre.
_Pas encore. Il faut que je le peaufine avant.
Je luis souris pour toute réponse.
Les cloches de l’église du quartier se mirent à sonner les six heures. Je ne m’étais pas aperçue qu’il était si tard.
Elle se leva soudainement du tabouret, dessin en main.
_Je ferais mieux d’y aller ou je vais être en retard pour le travail.
En quelques pas elle était déjà à ma porte. A cet instant je voulais arrêter le temps, revenir en arrière. Je voulais faire quelque chose pour qu’elle reste encore un peu avec moi mais je savais que ce n’était pas possible. Alors je me résignais à sortir sa paye de ma poche pour la lui donner mais elle repoussa ma main.
_Je n’ai pas vraiment travaillé aujourd’hui. C’est plutôt moi qui devrait te payer.
Elle me sourit une dernière fois avant de me faire la bise. Le dernier baiser atterrit sur le bord de mes lèvres, instinctivement je voulu accrocher mes lèvres aux siennes mais elle était déjà derrière la porte et commençait à disparaître dans le couloir alors que j’entendais ses derniers mots pour aujourd’hui.
_A demain, même heure !
Je restais là au moins cinq bonne minutes sur le pas de la porte avant de pouvoir réaliser le moindre mouvement. Ses lèvres avaient effleuré les miennes et son geste n’avait pas paru la déranger ou la surprendre, bien au contraire. Se pouvait-il réellement qu’elle m’aima ? Elle si pleine de vie et moi si terne et enfermée, comment pouvait-elle m’aimer ?
Je souris malgré moi repensant au bref contact de ses lèvres au coin des miennes.
_A demain.
Et finalement je fermais la porte.
Elle revint le lendemain à la même heure comme convenue. Elle me fit la bise le plus normalement du monde, évitant soigneusement le bord de mes lèvres et alla s’installer au milieu de la pièce à sa place habituelle.
_Alors que fait-on aujourd’hui ?
Elle commençait à se déshabiller mais je l’arrêtais avant qu’elle ne commence à dégrafer son soutien-gorge.
_Pas de nu aujourd’hui ?
Je lui souris timidement.
Je ne me sentais absolument pas prête à retenter l’expérience du nu, pas après hier. J’avais besoin de temps avant de retrouver les forces nécessaires pour pouvoir regarder son corps nu sans lui sauter dessus pour toucher le satin de sa peau.
Je l’observais un instant. Elle était venue avec une simple robe blanche et maintenant qu’elle avait enlevé elle était en sous-vêtements.
_Reste comme cela.
Elle plia sa robe et alla la déposer sur la chaise.
_Quelle position l’artiste ?
Elle se mit à mimer différentes positions, les unes plus saugrenues que les autres ce qui agrandit mon sourire me mettant sur le point de rire à chaque mouvement de sa part. Entre deux mouvements elle s’approcha de moi, me prit par le main et m’entraîna dans sa danse folle.
Je la suivis sans hésiter me mettant à rire aux éclats. Les minutes passèrent ainsi sans qu’aucune de nous n’en ai conscience jusqu’à ce que l’on trébuche sur un objet quelconque. Nos corps tombèrent à la renverse, le mien sur le sien. A bout de souffle nous nous fixâmes un long moment. Je n’avais aucune envie de me relever. J’aimais sentir sa poitrine se soulever et retomber irrégulièrement sous l’effet de notre espèce de danse. J’aimais voir son sourire de si près, ses yeux brillaient de larmes de rires prête à dégringoler sur ses joues rosies par l’effort. Je continuais à la regarder de plus en plus intensément jusqu’à ce que mon sourire disparaisse. Je ne savais plus bien ce que je faisais, il n’y avait plus qu’une idée fixe dans mon cerveau et il n’y avait pas moyen que j’y renonce. Ma tête se penchait de plus en plus vers la sienne. Sa respiration qui avait commencé à se calmer s’accéléra à nouveau, je sentais son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine faisant écho au mien qui ne pouvait pas rester calme alors que je n’étais plus qu’à quelques millimètres de sa bouche.
Je sentais son souffle court s’échouer sur mes lèvres jusqu’à ce que je décide d’effleurer ses lèvres avec les miennes. Sa respiration s’arrêta, je commençais alors à l’embrasser sans la moindre hésitation.
Son corps réagit en une seconde et elle me repoussa violemment sur le sol. Je n’eus pas le temps de dire quoique ce soit qu’elle se trouvait au dessus de moi en train de m’embrasser. Son corps se collait au mien aussi fort qu’elle le pouvait. Mes mains allèrent se poser sur la peau nue de son dos et je l’appuyais encore un peu plus contre moi.
A bout de souffle elle relâcha la pression de son corps contre le mien et bascula sur le côté.
_Je suis désolée.
Je tournais mon visage vers le sien pour observer son expression et comprendre pourquoi elle pourrait être désolée mais je ne devinais rien dans le profil qu’elle me présentait.
_De quoi ?
Elle chercha ma main de la sienne et emprisonna mes doigts dans les siens.
_De ne pas t’avoir embrassé avant aujourd’hui.
Elle tourna son visage vers moi et m’embrassa à nouveau mais cette fois-ci beaucoup moins violemment. Je me penchais de plus en plus vers elle et nous roulâmes sur le sol jusqu’à ce qu’un objet ne vienne heurter son dos.
Elle détacha ses lèvres de mon cou pour regarder ce qui venait de nous interrompre. C’était une de mes boîtes à crayon.
Elle se redressa légèrement pour ranger rapidement les fautifs à leur place, mais avant de ranger le dernier elle me le présenta.
_Prête pour le nu, mademoiselle, me dit-elle le plus académiquement possible.
J’éclatais de rire et l’embrassais quelques instants avant de me détacher d’elle.
Je pris le crayon entre mes doigts, l’observais un instant puis le jetais au loin dans un coin de la pièce.
_Plus que jamais très chère.
Elle rit et revint vers moi, étouffant son rire au creux de mon cou qu’elle recommençait à parsemer de baisers.
allis
21h44
14 / 08 / 2008
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