On se retrouvera.
Résumé : Et si Candy avait pu rejoindre Terry à Southampton avant qu’il n’embarque ?
Disclaimer : Les personnages de Candy Candy ne m’appartiennent pas, je ne touches pas un centime pour écrire cette fic. Ce n’est que pour le plaisir, le mien et le votre, j’espère ^^
« Un jour, quelques part, ici ou ailleurs, nous nous retrouverons. »Chapitre 1 : Time to say goodbye.
Candy était assise sur le sol du donjon, les genoux remontés sous son menton, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour le futur. Qu’allait dire l’oncle William quand il saurait ce qui lui arrivait ? Qu’adviendrait-il d’elle une fois qu’elle aurait quitté le Collège Royal de Saint-Paul ? Et surtout, reverrait-elle Terry un jour ? L’idée d’être séparée de son ami lui pesait plus que tout autre chose.
Perdue dans ses tristes pensées, elle ne se rendit même pas compte qu’on ouvrait les portes de sa prison. Ce n’est que lorsque s’éleva la douce voix de sœur Margaret que Candy réalisa qu’elle n’était plus seule. Elle pensa que ça en était fini pour elle de l’Angleterre et du Collège. Silencieuse, elle suivit la religieuse. Le clair soleil de midi lui brula les yeux et elle baissa la tête pour se protéger. Ceux qui la virent purent prendre sa posture pour de la honte mais c’était loin d’être le cas. Elle n’avait aucune raison de rougir, elle n’avait rien fait de mal. Son plus grand tord avait été de bêtement tomber dans le piège de cette peste d’Eliza. Elle aurait du se douter que ce n’était pas le genre de Terry de lui laisser un mot de la sorte. Malheureusement il était trop tard pour ce genre de considérations. Arrivée devant le bureau de la mère supérieure, elle se prépara à clamer son innocence , elle ne se laisserait pas faire aussi facilement. C’était au dessus de ses forces de subir une injustice sans rien dire. Mais elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà on lui annonçait qu’elle n’était plus renvoyée et qu’au lieu du donjon, elle finirait sa punition dans sa chambre. Aussitôt, la jeune fille sentit son cœur se faire plus léger et l’avenir ne lui parût plus aussi sombre. Elle du se retenir pour ne pas laisser exploser sa joie.
Quand sœur Grey lui ordonna de regagner sa chambre, elle s’empressa d’obéir, ne voulant pas donner à la directrice de raisons qui lui ferait regretter son choix. Elle s’allongea sur son lit, le sourire aux lèvres et l’esprit en paix. Bientôt, toute cette histoire ne serait plus qu’un mauvais souvenir et elle pourrait en rire avec ses amis. Elle avait hâte de voir la tête de cette chère Mademoiselle Legrand quand elle s’apercevrait que son petite stratagème avait lamentablement échoué. Alors qu’elle glissait lentement vers le sommeil, de petits coups furent frappés contre sa porte. Etrange, elle n’avait pas droit aux visites.
« Candy ! Candy ! appela une voix masculine.
-Alistair ! s’exclama l’adolescente. Que fais-tu ici ? Tu risques d’avoir des ennuis.
Elle s’était agenouillée derrière la porte afin de pouvoir parler avec son cousin sans avoir à hausser la voix.
« Candy, il est… »
Il n’osa pas aller plus loin. Pourquoi est-ce que c’était à lui d’annoncer une telle nouvelle ? Archibald aurait pu avoir la gentillesse de venir avec lui. Malgré tout, ce ne serait jamais le calme plat entre Terrence Grandchester et son frère.
« Alistair, que se passe-t-il ? s’inquiéta Candy. »
Un horrible pressentiment s’empara d’elle. Elle refusa d’y porter attention. Tout devait s’arranger, elle ne voulait pas qu’on lui apporte de mauvaises nouvelles. Elle aurait voulu se boucher les oreilles et ne rien entendre pourtant, ne pas savoir était encore pire.
« Alistair, répéta-t-elle encore une fois.
- Il est partit, dit-il enfin.
-Qui ? Qui est parti ? »
A quoi bon poser la question quand on connait la réponse ? Tout prenait son sens désormais, l’allègement de sa punition, son renvoi annulé.
« Non ! Non, pas lui ! hurla la jeune fille.
-Je suis désolé. »
Le jeune homme s’éloigna de la chambre de son amie, supportant difficilement de sentir sa détresse sans pouvoir rien y faire. Il n’était en rien responsable du départ de Terry mais il se sentait coupable d’avoir jouer le rôle du messager. Il n’avait pas pu se résoudre à la laisser dans l’ignorance et apprendre brutalement la nouvelle quand elle pourrait sortir. Les épaules basses et les mains dans les poches, il se dirigea vers les salles de cours.
Candy s’effondra. Pourquoi ? Pourquoi la vie s’acharnait-elle sur elle ? A chaque fois qu’elle atteignait un trop grand bonheur, il fallait que tout s’écroule.
Cependant, elle se reprit vite en main. Il n’était peut-être pas trop tard, elle ne devait pas se laisser abattre avant d’avoir tout tenté. Faisant fi du fait que la lumière du jour pouvait la faire repérer à tout moment, elle se rendit jusqu’au dortoir des garçons en passant par les arbres. Elle atterrit en douceur sur le balcon de Terrence, elle commençait à en avoir l’habitude. Elle se glissa rapidement par la fenêtre ouverte et appela son ami. Pas de réponse. Elle insista. C’est alors que son regard tomba sur une lettre qui lui était adressée. La jeune fille s’en saisit, l’ouvrit d’une main tremblante et la parcouru. Et voilà, elle ne pouvait plus se voiler la face, Terry s’en allait. Il ne se contentait pas de quitter le collège, il s’exilait sur un autre continent. La douleur que ressentit Candy fut telle qu’elle crut pendant un instant qu’elle allait en mourir, que son cœur ne pourrait pas survivre à cette perte. Mais c’était sans compter sur sa force de caractère qui reprit le dessus.
Après tout, il n’y avait pas de bateau pour l’Amérique tout les jours, tant qu’il y aurait une chance pour qu’elle le voit, elle ne renoncerait pas.
La cloche annonçant la reprise des cours se fit entendre. L’adolescente sourit à ce son, un plan se mettant en place dans son esprit. A présent, tout le monde allait être occupé pour le restant de l’après-midi et comme elle avait été privé de diner « pour que sa punition ne soit pas trop douce » avait dit sœur Grey, elle ne risquait pas de recevoir de visite ce soir. Il était possible que Patty et Annie tentent de venir lui parler mais devant l’absence de réponse, elles concluraient sans doute que leur amie dormait. Cela lui laissait donc jusqu’au lendemain matin au minimum avant que son absence ne soit découverte. Elle avait largement le temps de se rendre au port, en priant pour que Terry n’ait pas encore embarqué. Elle retourna dans sa chambre chercher un manteau, ne prit pas la peine de se changer, chaque seconde comptait et s’enfuit à son tour. Chaque minute qui s’écoulait risquait d’emporter son ami loin d’elle à tout jamais.
Sa chance, après lui avoir cruellement tourné le dos, se présenta à elle sous la forme d’un homme conduisant une automobile qui accepta de la conduire jusqu’à Southampton. Le soleil déclinait à l’ouest quand ils arrivèrent à destination. Ayant chaleureusement remercié son chauffer, la jeune fille se précipita jusqu’aux quais. Là, elle vit un paquebot qu’elle reconnut sans mal : le Mauritania. C’était sur ce même navire qu’elle était venue en Angleterre et qu’elle avait rencontré Terry. Un signe du destin, sans aucun doute. Elle chercha quelqu’un susceptible de la renseigner. Il y avait un homme sur le port et d’après son uniforme, Candy en déduisit qu’il était un marin.
« Excusez-moi Monsieur, l’interpella Candy. Pouvez-vous m’aidez ?
-Et bien, je peux essayer en tout cas, répondit l’homme avec un sourire. »
Il avait l’air aimable et très jeune aussi mais elle n’avait pas le temps de s’attarder sur ce genre de détails.
« Savez-vous quand est prévu le départ du Mauritania ?
-Demain à l’aube.
-Et quand est partit le dernier bateau pour l’Amérique ?
-Laissez-moi réfléchir… Ce devait être le Tessalia… Donc, il y a quatre jours. »
Il était encore là ! Candy se sentit libérée du poids qui pesait sur son cœur depuis qu’elle avait trouvé la lettre.
« Encore une dernière question et après, promis je vous embête plus. Pouvez-vous m’indiquer le meilleur hôtel de la ville ? »
En fuite ou pas, elle n’imaginait pas le fils du Duc se rendre dans un petit hôtel de moindre qualité.
Toujours charmant, le marin lui donna les renseignements dont elle avait besoin et lui indiqua comment se rendre jusqu’à l’établissement. Elle dut se faire violence pour ne pas être impolie et s’enfuir en courant pour aller rejoindre Terry le plus vite possible. Après les remerciements de rigueur, elle s’efforça de garder une attitude digne mais dès qu’elle fut hors de la vue de l’homme elle détala à la vitesse d’un lapin devant une meute de chien de chasse. Sans s’occuper de son allure et de reprendre son souffle, elle se présenta à la réception et demanda le numéro de la chambre de Monsieur Terrence Grandchester.
« Chambre 22, deuxième étage, répondit le réceptionniste, levant à peine les yeux de son registre. »
Immédiatement, elle s’élança dans les escaliers, les montant quatre à quatre. Ce n’est qu’une fois devant la porte de la chambre 22 qu’elle fit une pause, arrangea ses cheveux et encore essoufflée, elle frappa contre le dernier obstacle entre elle et Terry.
CC
Etendu sur son lit, Terrence Grandchester ne pouvait penser à autre chose qu’à sa chère Candy. Il aurait tant aimé la revoir une dernière fois. Il y avait tant de choses qu’il aurait voulu lui dire. Des choses qu’il n’avait pas pu écrire sur la note qu’il lui avait laissé. Lui dire qu’il l’aimait depuis toujours et que jamais il ne l’oublierait même s’il devait vivre mille ans.
Il se redressa brusquement en entendant des coups frappés contre sa porte. Il n’attendait personne et il s’inquiéta. La mère supérieure avait-elle déjà prévenu son père ? Impossible ! Il décida d’attendre, dans l’espoir que son visiteur inopportun se décourage. Des coups raisonnèrent une fois de plus. Il se décida à aller ouvrir, déterminé à ne laisser rien ni personne le ramener au collège. Sa décision était irrévocable et il irait jusqu’au bout quoi qu’il en coute. Il posa sa main sur la poignée, prêt à se battre s’il le fallait. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant la dame de ses pensées sur le pas de la porte. Avant qu’il ne puisse faire le moindre mouvement, elle se jeta sur lui et commença à lui marteler le torse de ses petits points. Ce n’était pas ce qu’elle voulait mais il fallait qu’elle laisse sortir cette angoisse qu’elle avait accumulé depuis qu’elle avait cru l’avoir perdu. Ses yeux s’emplirent de larmes de colère, de tristesse et de soulagement, le tout se mélangeant allégrement.
« Comment as-tu pu m’abandonner comme ? Sans même un au revoir ! Tu n’avais pas le droit… »
Terry se saisit des poignets de Candy pour qu’elle arrête de le frapper.
« Ne me laisse pas Terry… »
Il y avait tellement de désespoir dans ces quelques mots que le jeune homme sentit son cœur se serrer. Tout ce qu’il voulait c’était qu’elle soit heureuse et la voir ainsi par sa faute était une torture. Il l’attira contre lui et passa ses bras autour de la taille de ka jeune fille tout en fermant la porte d’un léger coup de pied. Candy pleura encore un moment mais la douce étreinte de son ami finit par l’apaiser. Quand il sentit que les sanglots s’étaient tus, il la fit s’assoir sur le lit et sécha ses larmes.
« Tu comptais vraiment m’abandonner ? demanda-t-elle d’une voix affaiblie.
-J’aurais préféré faire autrement mais… »
Il prit place à ses cotés et lui expliqua le marché qu’il avait conclu avec la mère supérieure afin qu’elle puisse rester au collège. Au fut et à mesure qu’il parlait, il pouvait voir son amie pâlir.
« Non, je refuse d’y rester dans ces conditions… Pas sans toi. »
Ces paroles donnèrent à Terry l’envie d’embrasser Candy cependant il préféra s’abstenir. Le souvenir de sa déconvenue en Ecosse étant encore trop présent. Et pourtant, elle était là, si belle et si triste. Il aurait donné sa vie pour un sourire de sa part. Il se contenta donc de passer son pouce sur ces lèvres qu’il souhaitait tant gouter à nouveau, il ne pouvait en détacher regard.
L’adolescente se sentit fondre sous ces yeux bleus et elle se surprit à espérer qu’il l’embrasse. Cela ne semblait malheureusement pas faire partie de ses projets. Vu qu’elle l’avoir repoussé, elle songea que ce devait être à elle de faire le premier pas cette fois. Comment faire ? Elle manquait cruellement d’expérience dans ce domaine. Cela ne suffisait pas qu’elle l’ait suivit ? Ne pouvait-il pas comprendre que sa seule présence dans cette chambre était un aveux de son attachement ? Apparemment non, elle allait devoir se monter plus explicite.
« Embrasse-moi ! »
Terry la regarda comme s’il la voyait pour la première fois. Avait-il bien entendu ? A moins que la proximité de Candy ne le fasse dérailler. La deuxième hypothèse lui paraissait la plus crédible. Du moins jusqu’à ce qu’elle répète sa demain. Il était en train de rêver, c’était la seule explication possible. Elle n’était pas là, il était simplement endormi et son esprit compatissant lui envoyait ce doux songe. Pourtant, il pouvait la sentir près de lui, tout cela semblait tellement réel. Incertain de la réalité de la scène, il choisit de se protéger derrière un sarcasme, comme il le faisait si souvent.. Trop souvent.
« Il est hors de question que je t’embrasse, déclara-t-il. Je trouve que tu m’as déjà assez giflé comme ça. »
Un éclair de colère passa dans les jolies yeux verts qui étaient posés sur lui et il pensa qu’il était peut-être allé trop loin. Mais que voulez-vous, il était un Grandchester et son amour propres avait pris un méchant coup pendant les vacances d’été. Maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre que sa bien aimée explose. Parce qu’il la connaissait trop bien pour espérer ne pas avoir à subir ses foudres après une réplique de ce genre. La tempête ne se fit pas attendre mais elle fut beaucoup moins violente que ce à quoi il s’attendait.
« Terrence Grandchester, tu n’es qu’un imbécile ! s’écria-t-elle. Je te promets que si tu ne m’embrasse pas sur le champs, tu auras droit à bien plus de gifle que tu ne peux l’imaginer ! »
Comment pouvait-il lui faire éprouver des sentiments aussi contradictoires ? Elle l’aimait et pourtant, il avait un don pour la mettre hors d’elle. Enfin, c’était ça leur relation, il la taquinait, elle s’emportait et il suffisait qu’il sourit pour qu’elle lui pardonne tout. Ils savaient tout les deux comment cela allait se terminer.
« Puisque ce sont les ordre de Melle Candice Neige André, dit-il avec un petite sourire en coin. »
Il se décida à enfin lui accorder ce qu’elle désirait, avec une douceur et une tendresse infinies. C’était totalement diffèrent de la première fois, notamment parce qu’elle répondit à son baiser plutôt que de lui mettre une claque. Mieux encore, Candy s’enhardit à placer ses mains sur la nuque de Terry pendant qu’il la rapprochait de lui en la tenant par la taille. La jeune femme faisait l’expérience de sensations nouvelles, elle n’avait pas eu le temps de s’attarder sur ce qu’elle ressentait la première fois, bien trop surprise par son initiative. Alors que là, elle pouvait s’abandonner totalement à ce qui lui faisait éprouver. Des papillons semblaient voler dans son ventre et elle frissonna lorsque la main de Terry remonta le long de son dos. Sans jamais quitter ses lèvres, il l’aida à enlever son manteau. Le pauvre vêtement désormais inutile fut expédier sur le sol sans plus de considération. Elle le laissa faire, lui ayant laisser les rennes à l’instant même où leurs lèvres s’étaient scellées. Elle lui faisait confiance et elle n’eut même pas un mouvement de recul quand il approfondit le baiser, pas plus quand les mains de son compagnon s’attaquèrent aux attaches de sa robe. Les doigts froid contre sa peau si chaude lui arrachèrent un frisson et elle poussa un petit gémissement. Ce simple bruit eut pour effet de ramener Terry sur terre. Aussitôt, il s’éloigna d’elle et se leva rapidement en se traitant mentalement de tous les noms d’oiseaux qu’ils connaissaient.
Comment avait-il pu être aussi bête ? Elle ne lui avait demandé qu’un baiser et il n’étant pas capable de se tenir, il avait faillit déraper. Et pas qu’un peu. Il ne put s’empêcher de s’interroger sur ce qui aurait pu se passer, elle n’avait même pas essayer de l’arrêter. Non, non, il ne devait pas penser à ça. Mais elle était si belle… Si innocente. Et lui n’était qu’un homme.
Une fois calmé, le fils du Duc se retourna vers son amie. Enfin, « amie » était un joli euphémisme désormais. Elle avait les joues rosies mais un être triste sur son visage le fit se sentir coupable. Il n’aurait pas du agir de la sorte.
« J’ai fait quelque chose de mal ? voulu savoir Candy. »
Elle avait l’impression de n’être qu’une empotée. Que s’était-elle imaginé en venant ici ? Elle n’était qu’une pauvre orpheline et il pouvait sans aucun doute trouver mieux qu’elle. Ses yeux s’emplirent de larmes malgré ses efforts pour les retenir.
« Non, ma Candy ne pleure pas, dit-il en venant auprès d’elle. Tu n’as rien fait de mal. Je ne suis qu’un imbécile, tout. »
Il ne pouvait tout de même pas lui avouer que le simple fait qu’elle soit si proche lui faisait perdre la tête. Il estimait en avoir assez fait et ne voulait pas en plus l’effrayer avec ses ardeurs. Délicatement, presque à regret, il se chargea de refermer les attaches de la robe qu’il avait lui-même ouvertes quelques minutes plus tôt. Par ce geste, il s’était rapproché d’elle et il du se faire violence pour rester un parfait gentleman. Il se contenta d’un petit baiser sur la joue avant de lui murmurer à l’oreille :
« Je suis désolé. »
Terrence savait que le lendemain il devrait prendre le bateau mais pour le moment il ne voulait pas y penser et gâcher les moments qu’ils passaient ensemble. Dieu seul sait quand il pourrait la revoir. Ce sera tellement dur de vivre sans elle, en un rien de temps, elle s’était imposée dans sa vie et dans son cœur. Maudite soit Eliza Legrand qui leur enlevait leur bonheur sans même qu’ils aient eu le temps d’en profiter.
Candy vint se blottir contre le jeune homme, totalement inconsciente de ce qu’elle éveillait chez lui. Il s’allongea sur son lit, l’entrainant dans son mouvement.
« Reste avec moi cette nuit. Je te promet de bien me conduite. »
Il n’avait pas réfléchit avant de lui faire part de sa proposition et il espérait qu’elle ne le prendrait pas mal. Pour seule réponse, elle s’installa plus confortablement, posant sa tête contre l’épaule de Terry.
Sans se soucier de se déshabiller, d’enlever leur chaussures ou de se glisser sous les draps, ils s’endormirent rapidement, subissant le contrecoup de leur journée riche en émotions.
CC
Le soleil n’était pas encore levé quand Terry émergea de son sommeil. La première chose qu’il vit fut une masse de boucle blonde qui reposait sur son torse. Il caressa les cheveux de sa belle puis du se résoudre à quitter le lit. Bientôt viendrait l’heure d’embarquer pour l’Amérique. Avec délicatesse, pour ne pas la réveiller, il s’éloigna de la douce chaleur du corps de Candy. Il remonta les draps sur elle, alla se rafraichir dans la salle d’eau et sans bruit, il vérifia sa valiser.
Prêt pour le départ, il s’installa dans un fauteuil et la regarda dormir. Il mémorisa chaque détail de son visage pour être sur de n’avoir qu’à fermer les yeux pour pouvoir se la rappeler.
La jeune fille finit par abandonner les bras de Morphée. Pendant quelques secondes, elle s’inquiéta de ne pas être dans sa chambre avant que les souvenir de la veille ne s’imposent à elle. Elle s’assit sur le lit et sourit en voyant le bagage que ce dernier avait posé à ses pieds.
« Alors tu pars quand même, constat-t-elle tristement. »
Il n’y avait pas de reproche dans sa voix. Elle avait eu le fol espoir qu’il renonce à son projet. Ce n’était pas parce qu’il n’était plus au collège qu’il devait quitter l’Angleterre ? Si, sans doute. Il n’y avait plus d’avenir pour lui ici, maintenant qu’il avait tourné le dos à son père.
« Je… Je ne peux pas retourner au collège… Pas sans toi. »
Comment surmonter cet austère établissement s’il n’était plus là ?
Terry compris qu’il allait devoir la raisonner. Cela n’allait pas être évident vu que la dernière chose qu’il désirait était bien de la renvoyer à Saint-Paul. Si ça ne tenait qu’à lui, il l’amènerait en Amérique et la garderait pour toujours à ses cotés. Mais voilà, il n’était qu’un enfant à l’avenir plus qu’incertain et il n’avait pas le droit de l’entrainer dans cette vie. Puisant dans ce qui lui restait de volonté, il vint s’agenouiller devant elle et pris ses mains dans les siennes. Et prenant un grande inspiration, il prononça ces mots qui lui écorchèrent la bouche :
« Il faut que tu y retournes Candy. C’est ton avenir qui est en jeu. Tu vas finir tes études là-bas et tu auras une vie de rêve. »
Comme il parlait, le visage de la jeune fille se décomposait. Elle ne comprenait pas. Comment pouvait-il lui demander une telle chose ? Elle se mordit les lèvres pour ne pas se mettre à pleurer une nouvelle fois. Peine perdue, les larmes à couler sur ses joues. Dans une tentative désespérée de le retenir, elle dit :
« Je t’aime Terry. »
Elle n’attendait rien de sa part après sa déclaration, elle tenait juste à ce qu’il le sache.
Le jeune homme ferma les yeux, elle ne lui facilitait pas la tâche. Il avait tellement souhaité entendre ces mots mais pourquoi fallait-il que ce soit en de pareilles circonstances ?
«Oh mon amour, murmura-t-il. »
Il se releva et elle fit de même avant qu’il ne capture ses lèvres dans un baiser passionné. Il haïssait ce monde qui les séparait. Si seulement il existait un moyen de s’assurer qu’ils pourraient se retrouver. Non, il n’y avait aucun moyen mais il pourrait peut-être… Il se recula à l’idée qu’il venait d’avoir. C’était totalement fou et sans doute inconscient quoique… Il ne pouvait pas partir sans au moins essayer.
« Candy, veux-tu m’épouser ?
-Oui. »
Elle n’hésita pas, ne prit pas le temps de réfléchir avant de donner sa réponse. A quoi bon ? Elle savait au plus profond de son cœur qu’elle ne voulait pas d’une vie sans Terry. Le jeune homme tira une chaine de sous sa chemise et l’enleva avant de la passer autour du cou de celle qui était désormais sa fiancée. Une petite croix en or y était raccrochée et elle trouva naturellement sa place sur la gorge de l’adolescente.
« Désolée, s’excusa-t-il. Je sais que la tradition exige une bague mais il va falloir faire avec les moyens du bord.
-C’est parfait, le rassura-t-elle avec un sourire. On pars ensemble alors ?
-Non, répondit-il catégorique.
-Mais tu viens de…
-Je sais, la coupa Terrence. Et ce n’était pas des paroles en l’air. Je te jure sur ce que j’ai de plus cher que l’on se retrouvera et qu’on se mariera mais pour le moment nous somme trop jeune et sans avenir. Dieu seul sait comment les choses vont se passer en Amérique et je n’ai pas le droit de t’entrainer dans cette galère avec moi. C’est pour ça qu’il faut que tu retournes au collège. Pour être sûre d’avoir une bonne vie si jamais… »
Il avait voulu dire « si jamais j’échoue dans mes projets et que la vie ne nous ramène pas l’un vers l’autre » mais il avait craint que ces mots prononcer à voix haute ne prennent trop de réalité.
« Comment est-ce qu’on se retrouvera ?
-J’ai bien l’intention de devenir un acteur assez connu pour te faciliter les choses… Et dans le cas contraire, c’est moi qui viendrait te chercher. Fais moi confiance, la rassura-t-il. »
Elle voulait le croire mais la peur insidieuse de ne jamais le revoir la tenaillait sans qu’elle ne puisse rien y faire. Candy se serra contre l’homme qu’elle aimait et l’étreignit de toute ses forces comme si cela pouvait suffire à le retenir près d’elle pour l’éternité. Frissonnant en le sentant passer ses bras autour de sa taille, elle ne put s’empêcher de penser que c’était peut-être la dernière fois. Elle réussit à lui accorder un maigre sourire quand il s’en alla non sans l’avoir embrassé une ultime fois.
A contre cœur, Candy fit ce que Terry lui avait demandé. Le retour jusqu’au Collège Royal de Saint-Paul se fit dans une sorte de brouillard. Elle avait trop mal pour se rendre compte de ce qui se passait. Ce n’est qu’une fois dans sa chambre qu’elle s’autorisa à pleurer, elle avait voulu être forte devant lui. A genoux, le corps secoué par ses sanglots, sa main serrant bien fort le bijou de Terry, elle pria. Elle en appela à Dieu et à tous ses saints pour qu’un jour il la ramène vers son fiancé.
Quelques heures plus tard, on vint la libérer et il lui fut permis de diner avec ses camarades. Patty et Annie l’accueillirent avec bonne humeur et se chargèrent de lui faire la conversation afin de lui changer les idées. En vain. Si Candy était là physiquement, son cœur et son esprit était au milieu de l’Atlantique sur le bateau qui à chaque seconde éloignait Terry d’elle.
A suivre…