Puisque la mort ennemie a pris l’amour d’une vie

Voilà un texte que j'ai écrit pour un travail côté dans le cadre de mon cours de français.

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Elle suscite la peur, la haine, la peine et la douleur. Quelques fois la joie, d’autres fois l’indifférence. On n’en parle pas, c’est un sujet tabou. Ca porte malheur. Et puis de toute façon c’est pas pour maintenant. On a encore le temps. Faut même pas y penser, qu’on ait 7 ou 77 ans, c’est jamais le moment.

La mort. Un simple mot, 4 ridicules petites lettres qui nous font ressentir toute une palette d’émotions. Etrange, non ? A ça oui, elle nous fait peur. Peur de l’inconnu, peur de souffrir, peur d’être seul pour l’éternité. Parfois on la hait : elle nous a pris quelqu’un qu’on aime. Et puis parfois, elle fait mal et nous fait souffrir. On perd un proche, un parent, un ami ou un amour. On n’était pas prêt et on est perdu. Qu’est-ce qu’on va devenir sans cette personne ? On supplie la faucheuse de nous la rendre. Mais c’est trop tard. En quelques rares occasions, elle nous rempli d’une joie indescriptible. Soit parce qu’elle a abrégé les souffrances de quelqu’un qu’on ne pouvait plus supporter de voir dans cet état. Soit parce qu’on va retrouver les gens qu’on a perdus depuis longtemps. Et puis, il y a les fois où elle nous laisse indifférent. « C’est qui, qui est mort ? … Boh, j’connais pas. » Et voilà, c’est déjà presque oublié. Etrange, ais-je dit, toutes ces émotions pour un mot. Car oui, quand on y pense ce n’est qu’un mot. Mais pourtant…

Ce simple mot peut causer tant de ravages. Balayer tout sur son passage sans demander l’avis de personne. On entend : « Il a y eut tel nombre de morts dans tel pays. » On ne les connaît pas, puis c’est loin de chez nous. Alors on se dit : « Ca n’arrive qu’aux autres. » Puis un jour, elle arrive cette bonne vieille ennemie et elle abat sa faux sur un membre de notre famille. Et ce qu’on ne croyait être qu’une menace en l’air. Quelque chose qu’on raconte pour faire peur, un peu comme le grand méchant loup. On se rend compte que ça n’est pas juste pour que les enfants restent sages. C’est réel et c’est partout autour de nous. Ca peut frapper n’importe quand et n’importe qui. Un nouveau-né ou une personne âgée qui a déjà vécu. La mort ne fait pas de différence. Elle se fiche de prendre un père de famille qui n’est qu’à la moitié de sa vie. Se fiche de ce que ressent la famille en deuil. Une femme devenue veuve et ses filles devenues orphelines. Elle se fiche des repères qui sont perdus. Ne se préoccupe pas du pourquoi. Et reste sourde aux supplications, qui seront suivies par des insultes et de la haine.

Nous y revoilà à la haine. Tout le monde, un jour dans sa vie, détestera la mort pour ce qu’elle a enlevé, pour avoir pris l’amour d’une vie. Mais ça n’est pas l’unique raison. Non. Ce qui rend la mort si détestable aux yeux de tous et par-dessus tout c’est que, que l’on soit blanc ou noir, catholique ou musulman, humain ou animal, un jour ou l’autre, c’est notre vie à nous qu’elle viendra ôter. Et on pourra faire ce qu’on voudra, rien jamais ne changera ça.

Absolument magnifique ce texte! et terriblement véridique!