PiégésDisclaimer : Le Magicien d'Oz a été écrit pas L Franck Baum, Sci-fi en a fait Tin Man et moi j'en ai fait cette fic… Tout ça pour dire que rien ne m'appartient, que je ne touche pas le moindre centime pour vous faire part de mes idées loufoques et saugrenues. Le tout dans la joie et la bonne humeur rien que pour le plaisir le plaisir, le votre (j'espère) et le mien ^^
Résumé : D.G veut apaiser les tensions entre Cain et Azkadellia.
Raiting : M soft
Petite note de moi en passant : Dans la version française, ils on traduit
sorceress par « magicienne » mais comme je trouve que cela sonne vraiment mal et que ça ne correspond pas bien au personnage d’Azkadellia, j’emploierai plutôt le terme d’
enchanteresse.
Chapitre 1er écrit dans le cadre d'un concours sur le forum du CPAF
Bonne lecture ^^
Chapitre 1 :
Le piègeCe sur quoi tout le monde tombait d’accord au palais, c’était bien sur le fait que Wyatt Cain et Azkadellia ne s’aimaient pas. Certes, il n’y avait jamais eu de vraies disputes mais chacun pouvait voir la tension hostile qui régnait lorsqu’ils avaient le malheur de se retrouver dans la même pièce. En général, ils se donnaient beaucoup de mal pour s’éviter cependant, l’affection qu’ils portaient à D.G les obligeait à se côtoyer plus souvent qu’ils ne l’auraient souhaité.
La plus jeune des princesses supportait de moins en moins cette situation, ayant l’impression de se trouver en plein cœur d’une guerre froide quand elle voulait réunir les gens qui comptaient pour elle. D.G ne pouvait concevoir l’absence de sa sœur dans ce genre de réunions pas plus qu’elle n’acceptait celle de l’ancien Tin Man. C’est pour cette raison qu’elle avait décidé de mettre son grain de sel dans toute cette histoire. Evidemment, elle put compter sur la complicité de Glitch et Toto accepta de se prêter au jeu. Leur plan était des plus simples, ils allaient enfermer Azkadellia et Cain dans une pièce à l’écart dans une partie du palais où personne ne se rendait jamais. Laisser ensuite mijoter pendant quelques heures si nécessaire…
Ils ne savaient pas trop à quel résultat s’attendre mais étaient persuadés que les choses ne pourraient pas empirer.
Ambrose se chargea d’entrainer son ami jusqu’au piège sous le faux prétexte d’avoir une information très importante à lui révéler alors que Toto attira la princesse en se servant de sa forme canine. Sans avoir le temps de se rendre compte de ce qui leur arrivait, nos deux ennemis se retrouvèrent prisonniers.
Au moment où il réalisa avec qui il était, l’homme se dirigea vers la porte, ne tenant pas à rester seul avec
elle. Toutefois à quelques centimètres de la sortie, il fut bloqué par une sorte de bouclier invisible. Il frappa dessus à plusieurs reprises plus par colère qu’autre chose, sachant pertinemment que la force ne lui serait d’aucune utilité contre la magie. Chaque coup faisait apparaitre le bouclier le temps d’une seconde sans pour autant l’ébranler. Cain poussa un cri de rage qui fit sourire les trois complices qui s’étaient un peu attardés afin de s’assurer que les captifs ne pouvaient pas se soustraire à leur sort.
« Tu ne crains pas qu’ils s’entretuent ? s’inquiéta Ambrose.
-Mais non, ils sont tous les deux raisonnables… Et au pire, ils savent se défendre. »
Pas vraiment rassuré, le conseiller de la reine proposa qu’ils aillent faire un tour par les cuisines en attendant de connaitre l’issue du conflit. L’idée fut approuvée à l’unanimité, tous pouvant prédire qu’il faudrait du temps pour que leur deux emprisonnés règlent leurs problèmes.
Pendant ce temps, de l’autre coté de la porte, Azkadellia essayait de comprendre quel pouvait être l’intérêt de sa sœur dans cette histoire. En effet, elle avait su que le bouclier était l’œuvre de D.G à l’instant même où Cain l’avait frappé pour la première fois. Il portait sa signature magique.
Elle avait beau y réfléchir, rien ne semblait expliquer que sa cadette la retienne contre son grès avec l’homme qui la détestait le plus dans tout l’O.Z. Elle fut tirée de ses pensées par son compagnon d’infortune :
« Faites-nous sortir d’ici immédiatement, ordonna-t-il. »
Si lui ne pouvait rien faire contre la barrière magique, elle par contre en était parfaitement capable, pour peu qu’elle veuille bien s’en donner la peine. Et vu le regard noir qu’elle lui lança, il fut bien obliger d’en conclure qu’elle ne le ferait pas. L’ancien Tin Man avait entendu la rumeur selon laquelle la princesse refusait désormais de pratiquer l’art délicat de la magie et apparemment, elle était fondée.
Ils allaient donc rester coincés ici tout ça parce qu’une sorcière ne voulait plus faire de sorcellerie. Il ne put retenir un ricanement.
« Je suppose que j’aurais du m’y attendre, si vous étiez capable de vous servir de votre don pour autre chose que faire du mal, ça se saurait, lui envoya-t-il méchamment. »
Il espérait qu’avec un peu de chance cela suffirait à la faire réagir et elle règlerait rapidement leur problème. Malheureusement pour lui, elle n’eut pas la réaction escomptée. Elle vint se placer devant lui, les mains sur les hanches et un regard si froid qu’il aurait impressionné la sorcière de l’obscurité elle-même.
« Comment osez-vous me parler de la sorte ? N’oubliez pas votre place,
Tin Man ! »
Elle avait mis tant de venin dans l’appellation de son ancienne fonction, que pendant un instant Cain se demanda s’il n’avait pas dépassé la limite. Qu’importe ce qu’il pouvait penser d’elle, Azkadellia n’en restait pas moins un membre de la famille royale. Pourtant, il ne pouvait pas se résoudre à lui accorder le moindre respect. Quand il la voyait seules les horreurs commises sous son règne lui venaient à l’esprit et le fait qu’elle ait été possédée pendant toute cette période ne pesait pas bien lourd dans la balance.
« Je vous parle comme je veux ! C’est votre faute si on est ici ! »
Oui, il était injuste avec elle et il en avait rien à faire. Toute cette colère qu’il avait retenu devait sortir et le fait de se savoir piégé par ses soi-disant amis n’arrangeait rien à son humeur. L’homme serra ses points.
« Vous n’êtes décidément d’aucune utilité pour personne, cracha-t-il. »
Avant qu’aucune d’eux ne put comprendre ce qui se passait, la main d’Azkadellia entra en contact avec la joue de Cain dans un bruit qui résonna de façon étrange dans cette pièce presque vide. Il y eut un moment de flottement ou chacun observa l’autre avec de la colère plein les yeux. La limite venait d’être franchie, jusqu’à présent, ils étaient parvenus à garder une distance de sécurité mais tout venait de s’écrouler. Cette proximité forcée dans un espace clos faisait ressortir tout l’animosité qu’ils avaient accumulée au cours des derniers mois. Au début, la princesse n’avait pas de griefs particuliers contre Wyatt cependant elle ne pouvait pas tolérer qu’il ne lui accorde pas le respect qui lui était dû, du fait de son rang. Elle était plus que consciente que la majorité des habitants du royaume la méprisaient et ça lui était égal mais avec lui les choses étaient différentes. Il jouait avec elle, la provocant discrètement espérant qu’elle craque. Dans quel but ? Elle ne pouvait que le supposer. Peut-être voulait-il lui faire payer la tragédie qui avait frappé sa famille, peut-être voulait-il qu’elle souffre autant qu’avaient souffert ceux qui avaient subit le joug de la sorcière ? Qu’importe la raison, ça lui était égal. Elle voulait bien comprendre qu’on lui en veuille mais là, il était allé trop loin… Et elle aussi sans doute. Elle songea même à lui présenter des excuses pour la gifle mais le temps qu’elle se résolve à mettre son amour propre de coté, il l’avait plaquée violemment contre le mur.
« Merci, j’attendais que ça ! »
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il avait tiré le couteau qui pendait toujours à sa ceinture et il en appuyait la lame contre le cou gracile de la jeune femme. L’ancien Tin Man détestait la princesse, c’était viscéral, une haine contre laquelle il ne tentait même pas de lutter. A chaque fois qu’il la voyait, il était plongé dans le passé, revivant cette atroce journée où il avait tout perdu. Oui, c’était Zéro qui avait exécuté la sale besogne mais les ordres venait de plus haut, ils venaient d’
elle.
« Et maintenant, Princesse, toujours pas disposée à nous faire sortir d’ici ? »
Lui-même ne savait pas jusqu’où il comptait aller. Il ne voulait pas rester prisonnier, pour l’instant c’était la seule idée fixe qu’il avait. Et si au passage, il pouvait évacuer un peu de la hargne qu’il gardait au fond de lui, il ne s’en priverait pas. Son plaisir était tout de même gâché par le fait qu’elle ne semblait pas avoir peur. Bien au contraire, elle lui tenait tête, ne baissant pas les yeux et n’ayant même pas un petit tremblement. Dommage, il aurait tant aimé la voir en position de faiblesse.
Pendant un moment, l’ancien représentant de la loi eut honte. Il ne se reconnaissait pas. Comment cette femme arrivait-elle à faire sortir ce qu’il y avait de plus sombre en lui ? Il avait toujours respecté les règles et de son avis, la violence ne devait être utilisé qu’en dernier recours. Alors pourquoi se besoin de lui faire mal ? Cette envie de la voir soumise ? Sans vraiment le vouloir, il enfonça son arme dans la peau de la jeune femme et une goute de sang perla. Rouge et chaud, le liquide vital avait sur lui une attraction morbide.
La petite blessure provoqua un gémissement de la part d’Azkadellia. Elle savait que son geste aurait des conséquences mais elle ne s’était pas attendu à cela. Cependant, elle ne lui montrerait pas à quel point elle était terrifiée par ce qu’il pourrait lui faire. Le repousser par la magie serait lui donner raison et de toute façon, elle n’était pas disposée à revenir sur la promesse qu’elle s’était faite. Qu’importe si elle en mourrait, se serait avec la conscience tranquille. Enfin, aussi tranquille que possible quand on a passé quinze ans possédée par l’ombre et la noirceur.
« Ce n’est pas comme ça que vous obtiendrez quelque chose de moi, le défia-t-elle. »
La princesse montrant un sang froid qu’elle était loin de ressentir attendit de voir comment il allait réagir à cette provocation de plus.
TM
Pendant ce temps, dans les cuisines du palais, les trois complices dévoraient d’un bon appétit la tarte au pommes prévu pour le diner du soir. DG ne cessait de répéter combien elle était fière de son plan et qu’elle ne doutait pas un seul instant de sa réussite. C’est alors que Glitch fit une réflexion à laquelle il aurait sans doute mieux fait de penser un peu plus tôt :
« Deeg, tu crois pas qu’on aurait du… Enfin, qu’on aurait pu…
-Mais encore ? demanda la jeune fille en riant.
-Je me disais juste qu’on aurait pu délester Cain de ses armes avant de l’enfermer avec ta sœur. »
La princesse eut un moment d’inquiétude qu’elle chassa bien vite par un rire franc.
« Tu veux rire ! Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu’il peut être parfois… un peu froid et distant mais je ne me fais pas de soucis pour eux. »
Elle poussa un soupir avant de rajouter :
« Je donnerais cher pour savoir comment ça se passe là-bas. »
Si elle avait su…
TM
Wyatt Cain trouvait que la plaisanterie avait assez durer. S’il voulait préserver le peu de raison qui lui restait, il allait devoir faire en sorte de quitter cette pièce le plus vite possible et de ne plus jamais s’approcher de sa Némésis. Pourtant il y avait une partie de lui qui avait envie de continuer le combat, juste pour voir si elle finirait par craquer.
« Que se passe-t-il ? Vous n’aimez pas qu’on emploie les mêmes méthodes que vous, Enchanteresse ? »
Cette fois s’en fut trop pour Azkadellia. Il n’avait pas le droit d’utiliser ce nom. Personne n’en avait le droit ! Pourquoi la roi et la reine n’avait même pas songé à le faire bannir ce maudit titre dont s’était paré l’usurpatrice ?
Parce qu’il faut que tout le monde se souvienne, réalisa-t-elle.
Pour ne pas que ça puisse recommencer.« Je ne suis pas l’enchanteresse, cria-t-elle toute peur envolée. »
Qu’il le plante ce couteau s’il en avait les tripes ! Qu’il la poignarde si cela l’amusait. Elle ne se débattrait même pas. Elle voulait que tout cela cesse. Que les souvenirs arrêtent de venir la hanter à chaque seconde de sa vie. Ce n’était pas elle qui décidait mais elle avait tué, elle pouvait revoir les visages de chacune des victimes de la sorcière. Et c’est son corps qui avait commis ces crimes et même si elle avait tout vu, elle n’avait rien pu empêcher… Avait-elle seulement essayé ? Aurait-elle pu lutter avant que D.G ne vienne la libérer ? Question sans réponse et inutile. Cela ne servait à rien de chercher les responsables, ça ne ramenait pas les morts et ça ne réparait pas les torts non plus. Ne restaient plus alors que les maux subis par les habitants royaume.
« Alors, qu’attendez-vous Cain ? Vous en mourrez d’envie… Tuez-moi ! »
Pour donner plus de poids à ses paroles elle s’approcha de lui et la lame pénétra un peu plus dans sa chair sauf que cette fois, elle se mordit la langue pour ne pas laisser s’échapper le moindre son. Elle n’avait jamais pensé à se donner la mort avant ce jour mais plus les minutes s’écoulaient, plus elle prenait conscience de l’arme sur sa gorge, plus elle se disait que ça pourrait être une solution.
« Oh non, je ne vous tuerai pas, ça serait trop facile. Vous devez souffrir avant, comme toutes vos victimes, souffla-t-il. Quelle est votre résistance à la douleur à votre avis ?
-Je suppose que nous allons bientôt le découvrir. »
Son masque de froidure venait de tomber. Qu’il fasse ce qui lui chantait, elle en avait cure.
« Et si on jouait à un petit, proposa l’homme. Je pose des questions et si vos réponses me conviennent, peut-être que je ne vous abimerai pas trop. »
Elle hocha la tête pour lui signifier son accord. Et puis, c’était lui qui avait le dessus, elle n’était pas en mesure de se défendre.
« Bien… Combien de cadavres avez-vous laissé sur votre route ?
-Aucun. »
Apparemment, il n’apprécia pas car il accentua la pression de la lame et descendit légèrement , agrandissant l’entaille.
« Vous aimiez ça, les voir rendre l’âme ? Quand la vie les abandonnait…
-Arrêtez, supplia-t-elle. Comment pouvez-vous dire de telles horreurs ! Ce n’était pas moi…
-Vous avez laissé faire, lui reprocha-t-il. DG prétend que votre magie était puissante alors pourquoi n’avez-vous rien fait contre la sorcière !
-Je… Je n’étais qu’une enfant, répondit Azkadellia d’une voix éteinte. »
Il lui lança un regard indécis qui fit monter la colère dans le cœur de la jeune femme. Ne pouvait-il pas faire un effort ? N’était-ce pas évident qu’une petite fille aussi puissante soit-elle ne pouvait pas lutter contre le mal à l’état pur ?
Dans un sursaut de révolte, elle repoussa Cain loin d’elle. Pris par surprise, il fit un faut mouvement qui provoqua une blessure légère le long de la clavicule de la princesse. Le sang coula peu, c’était à peine plus profond qu’une griffure.
« Je n’étais qu’une enfant, répéta-t-elle une nouvelle fois. »
Et c’était comme si elle prenait conscience de la vérité de ses paroles alors qu’elle les prononçait. Elle les répéta encore, comme une litanie qui prenait de plus en plus de sens à chaque fois. Un bruit métallique se fit entendre, Cain venait de lâcher son arme. Ils se regardèrent pendant quelques secondes et il fut presque choqué par ce qu’il pouvait lire sur le visage de la jeune femme. Elle semblait si fragile en cette instant, elle était redevenue la petite fille qui ne voulait pas suivre sa petite sœur dans ses aventures mais qui le faisait quand même pour la protéger.
Tes aventures m’attirent toujours des ennuis. Il se détourna, luttant contre les sentiment contradictoires qui se mêlaient en lui. La colère était toujours là mais à présent dirigée contre lui-même. Il ne voulait plus lui faire de mal, elle en avait assez bavé comme ça. Il lui avait fallu du temps mais enfin il comprenait, elle faisait aussi partie des victimes. Il osa la regarder à nouveaux et ses yeux tombèrent sur les blessures qu’il avait provoqué. Un peu de sang avait coulé jusqu’à la robe bleu clair de la princesse créant un tache rouge qui contrastait avec le tissus. L’homme passa sa main sur la gorge de la jeune femme comme s’il cherchait à faire disparaitre les traces odieuse de ses actes. Il ne voulait plus voir ces marques. Ses lèvres finirent par remplacer ses doigts, il effleurait à peine cette peau qu’il venait de maltraiter. Sans qu’il ne cherche à les maitriser, ses mains trouvèrent naturellement leur place sur les hanches de la jeune femme qu’il rapprocha un peu plus de lui. Apparemment, il avait laissé sa raison sur le seuil de cette pièce et au fond de lui, il se disait qu’il n’avait rien contre l’idée de ne pas la récupérer.
« Wyat… gémit-elle sous le traitement qu’il lui infligeait. »
L’ancien Tin Man eut un grognement de satisfaction, les personnes qui utilisaient son prénom étaient rares et il devait bien admettre qu’il adorait la manière dont elle le prononçait. Ne résistant plus, il captura ses lèvres, oubliant que quelques minutes plus tôt, il songeait à la tuer.
Azkadellia n’avait su qu’elle attitude adopter quand il était revenu vers elle et elle avait oublié toute tentative d’intellectualisation quand il avait commencé sa douce torture. Elle avait connu des hommes pendant qu’elle n’avait plus le contrôle de son corps mais jamais cela n’avait été volontaire. La sorcière choisissait et la princesse devait se contenter de subir. Alors que là, un feu brûlait en elle ne demandant qu’à être apaisé. Avec des gestes hésitants, elle passa ses mains sur la nuque de Cain et profita de la douceur dont il faisait preuve. Elle le laissa faire quand il approfondit le baiser, se sentant fondre de désir. Elle lui aurait permis n’importe quoi pour vu qu’il ne s’arrête pas. Il déposa de légers baisers le long de la ligne de sa mâchoire et remonta vers son oreille.
« Fais-nous sortir de là, murmura-t-il, le tutoiement venant naturellement. »
La douche froide fut des plus désagréables. Il n’avait fait qu’essayer de trouver un autre moyen de la pousser à utiliser sa magie pour les libérer. Son égo venait de prendre un méchant coup mais le pire pour elle était de se dire qu’elle avait apprécié. Heureusement, aucun témoin n’était là pour assister à cette humiliation. Elle aurait bien pris le temps de s’appesantir sur son amour propre s’il n’y avait pas eu cette insidieuse tristesse qui la tourmentait.
« Vous n’êtes qu’une ordure Cain, cria-t-elle en se dégageant de son étreinte. »
La princesse s’éloigna rapidement de lui et mit le plus de distance possible entre eux. Elle ne devait pas lui montrer qu’il l’avait touchée, il ne devait pas savoir qu’il était à deux doigts d’obtenir tout ce qu’il voulait. Les poings serrés et les joues rouges, elle tentait de calmer les battements de son cœur.
Cain eut un moment de flottement avant de comprendre ce qui était en train de se passer. Il avait l’impression d’avoir manqué quelque chose. Pourquoi avait-elle changé d’attitude aussi rapidement ? Elle avait pourtant eu l’air réceptive jusqu’à ce que… Il poussa un juron en comprenant qu’elle avait mal interprété ses paroles. Maintenant, elle devait croire qu’il avait cherché à la manipuler et quelque chose lui disait que ça n’allait pas être évident de la convaincre du contraire.
Azkadellia s’était appuyée contre une bibliothèque sur laquelle reposait des livres poussiéreux qui n’avait pas du être ouvert depuis des années et qui était le seul meuble de la pièce. Elle lui en voulait autant qu’elle s’en voulait. Elle n’aurait pas du être aussi faible. Ne pas céder à cette envie, ce besoin de se sentir aimée ou même juste désirer par un homme qui n’y cherchait pas un quelconque intérêt. Pendant sa « mauvaise période », elle n’avait eu droit qu’à des arrivistes qui voulaient juste améliorer leur position ou qui espéraient un bénéfice de quelque sorte que se soit. Et lui était comme tous les autres. Peut-être que c’était sa punition, de ne jamais pouvoir être appréciée juste pour ce qu’elle était… A part par DG et ses parents mais ils faisaient partie de sa famille, cela ne comptait pas vraiment. Luttant contre les larmes et la nausée, elle s’obligea à se redresser et à reprendre le contrôle.
Il ne gagnerait pas.
« J’ai bien peur qu’il vous faille trouver un autre moyen pour sortir d’ici. »
La princesse aurait aimé que sa voix soit plus froide et moins hésitante. Elle allait devoir faire avec, finalement cela n’avait pas que des avantages d’être dépendante de ses émotions. C’était plus facile de ne rien ressentir, moins douloureux surtout.
L’homme ne répondit rien à sa réplique, de toute façon, il savait qu’elle douterait de lui quoi qu’il puisse dire. Même des excuses seraient mal jugées. Il avança vers elle sans geste brusque, la douceur était de mise sur ce coup.
« N’approchez pas Cain ! s’exclama-t-elle. »
Non, il ne voulait pas qu’elle emploi son nom avec un tel dédain. Il souhaitait juste qu’elle prononce encore son prénom avec la même chaleur que précédemment. Il se baissa et ramassa le couteau qui était au sol et le tendit vers la jeune femme, le tenant par la lame.
« Empêche-moi d’avancer, la défia-t-il. »
Il ne voyait pas l’intérêt de revenir au vouvoiement vu ce qu’il s’apprêtait à faire. Comme elle ne réagissait pas, il balança l’arme sans plus de considérations et il combla le peu de distance qu’il y avait entre eux. Posant ses mains sur la bibliothèque aux niveaux des épaules d’Azkadellia, l’empêchant de s’enfuir. Ils s’affrontèrent du regard pendant quelques secondes, elle détourna les yeux en premier, craignant qu’il puisse lire en elle.
« Regarde-moi, ordonna Cain. »
Elle ferma les yeux par provocation si bien qu’elle ne le vit pas se pencher vers elle. La brune sursauta quand elle sentit les lèvres de Wyatt se poser sur les siennes. Elle ne chercha pas pour autant à se dégager, prenant même l’initiative d’approfondir le baiser pour le plus grand plaisir de son compagnon. Ils se séparèrent à bout de souffle mais il ne s’éloigna pas.
« Qu’est-ce que tu veux ? lui demanda-t-elle.
-Je sais pas, avoua-t-il sans honte. Et toi ?
-Je… Je veux qu’
elle s’en aille. »
Il était loin de s’attendre à cette réponse. Prenant enfin conscience que si le Royaume se remettait peu à peu de ces quinze années d’obscurité, elle n’avait toujours pas fait une croix sur cette période. Elle était encore sous le joug de la sorcière.
« Mais elle est déjà partie, lui fit-il remarqué avec tendresse.
-Pas pour moi… »
Décidément, cette journée était pleine de surprise. Ce matin, on aurait proposé à Cain de se débarrasser de la princesse, il n’aurait pas eu beaucoup d’hésitation et maintenant, il voulait juste l’aider à se détacher de son passé. Cela ne serait pas facile et tant pis si elle devait le détester après, il la forcerait à aller de l’avant. Il lui attrapa le coude et la traina jusqu’à la porte.
« Fais disparaitre le bouclier, intima l’homme. »
Azkadellia soupira, dépitée. En reviendraient-ils toujours à la même conversation tant qu’ils seraient ici ? Cela en devenait presque lassant.
« Il me semble avoir déjà dis que je ne le ferais pas, déclara-t-elle avec calme. »
Elle ne voulait pas s’énerver ni recommencer à argumenter sur les raisons de son choix. Elle voulut se dégager mais il raffermit son emprise.
« Il me semble aussi que tu as dit que tu voulais qu’elle parte. C’est maintenant ou jamais ! Tu as fais de la magie bien avant qu’elle ne prenne possession de toi, tu ne dois pas lui laisser t’enlever ça ! Laisse la ici, dans cette pièce, libère toi d’elle !
Maintenant !
-J’ai peur, gémit-elle en essayant une nouvelle fois de s’éloigner de lui.
-Plus tu attendras et plus la peur prendra de la place. Et elle finira par gagner. »
Il se plaça derrière elle et entoura sa taille de ses mains. Il pouvait la sentir trembler mais ne la laissa pas se défiler. Cain ne pousserait pas Azkadellia plus en avant, c’était à elle de décider de faire le dernier pas, cependant il devait lui couper la possibilité de reculer. N’ayant plus le choix, elle leva son bras et le dirigea vers le bouclier sur lequel elle se concentra.
« J’y arriverai pas. Je peux pas.
-Si tu le peux, souffla-t-il près de son oreille. Tu es plus forte qu’elle. Toi et DG l’avez vaincue… »
Voyant qu’il ne l’avait pas convaincue, il resserra son étreinte et la colla le dos de la jeune femme contre son torse. Se souvenant de ce que lui avait racontée sa jeune protégée au sujet de sa sœur, il trouva les mots qu’elle avait besoin d’entendre :
« Je ne te lâcherai pas. »
Elle recommença le même mouvement, ses gestes plus assurés cette fois. Tout se passa relativement vite, la barrière magique brilla un instant avant de disparaître, un déclic se fit ensuite entendre, leur annonçant que la porte était déverrouillée. Ils étaient libre de partir.
« Félicitations Cain, la porte est ouverte. Allez donc crier sur les toits que vous avez fait plier l’enchanteresse et que… »
La fin de sa phrase se perdit dans le baiser que lui donna Wyatt. Il n’était plus disposé à entendre ces sornettes auxquelles il avait lui aussi prêté foi. Sans lâcher ses lèvres, il l’entraina hors de cette pièce dans laquelle ils avaient failli se perdre pour mieux se trouver. Alors qu’ils allaient passer la porte, elle l’obligea à stopper.
« Ton couteau…
-Il va rester ici avec la sorcière… Et puis, peut-être que ta sœur se posera quelques questions sur sa présence.»
Elle rit de sa remarque, elle avait l’impression de pas l’avoir fait depuis son enfance. Il pensa qu’il pourrait faire n’importe quoi pour l’entendre à nouveau rire de la sorte. C’était inhabituel et tellement agréable.
Et sans plus de cérémonie, ils abandonnèrent leur prison.
TM
Quelques heures s’étaient écoulées depuis que DG, Ambrose et Toto avaient piégé leurs amis quand ils se décidèrent à venir les libérer. La jeune princesse avait hâte de voir le résultat de son plan génialissime. Elle fut surprise de trouver la porte ouverte, jamais elle n’aurait pensé que sa sœur se décide à utiliser sa magie, décidément, ses vœux avaient étaient exaucés au-delà de ses espérances. Puis son regard tomba sur l’arme au sol et sur le sang qui se trouvait dessus. Tout laissé supposer qu’en fin de compte, cela s’était plutôt mal passé.
« Et merde. »
A suivre....