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Bibliofics
Une fanfiction est une manière pour la culture de réparer les dégâts commis dans un système où les mythes contemporains sont la propriété des entreprises au lieu d'être celle du peuple.
Nombre de messages : 10382 Age : 34 Localisation : Londres Humeur : in love... Ships & slashs : jarod/mlle parker (le Caméléon). morgana/tout le monde (accessoirement tout le monde/tout le monde) (merlin). ned/chuck (pushing daisies). naomi/emily, chris/jal, naomi/cook (skins). sarah/kyle, sarah/cameron (sarah connor chronicles). the doctor/rose (doctor who). sara/grissom (csi). marina/jenny, helena/dylan (the l word). castle/beckett (castle).
Sujet: You only disappear (finie) Mer 25 Mai - 15:35
You ony disappear Série :Doctor Who Diclaimer :Doctor Who et ses personnages ne m'appartiennent pas, je ne fais que les emprunter dans un but non lucratif. En revanche l'idée de l'histoire sort tout droit de mon imagination donc si vous voulez l'utiliser (je ne vois pas bien pourquoi, mais bon) demandez-le moi avant. Spoiler : Pas vraiment non. Statut : Finie Rating : K Genre : Général, Drame N/A : Fic écrite pour le challenge n°4 sur God Save the Queen. Titre tiré de la chanson You only disappear de Tom McRae. Résumé : Le Docteur n'est plus là et River est seule, l'attendant. Dans aucun ordre chronologique particulier.
Tom McRae - You only disappear
Close my eyes I'm moving still Magazines and dollar bills And you wake up to a fall of snow Your telephone your radio
River ferma les yeux alors que les lumières de la pièce s'éteignaient. Il y avait à présent un noir complet dans sa chambre mais elle ne voulait pas garder les yeux ouverts. Elle avait découvert qu'il était plus facile pour elle de se souvenir les yeux fermés, comme si ses paupières étaient l'écran parfait pour revivre son passé. Elle vida son cerveau de toutes pensées, oubliant le froid au dehors et le radiateur qui ne chauffait pas efficacement. Cela n'avait aucune importance car elle avait ses souvenirs. Elle ne pouvait pas avoir froid dans ces moments et la fatigue écrasante de sa journée ne pouvait pas se faire sentir. C'était comme si son passé était une pilule énergétique, un shot d'adrénaline qui s'infiltrait dans ses veines et accélérait les battements de son cœur en l'espace de quelques secondes. Elle sourit.
Baby I'll call up a storm Keep you safe from harm But you only you only disappear You only you only disappear
Les lumières de sa cellule s'éteignirent mais la lueur fluorescente des issues de secours et du couloir ne s'éteignait pas. River était satisfaite de cet effet. Elle avait le sentiment d'être entourée d'un halo surnaturel qui la berçait jusqu'au sommeil. Elle n'avait à s'inquiéter de rien et le doux son régulier des générateurs la berçait comme une enfant, oblitérant toutes pensées et tous souvenirs. Elle ferma les yeux presque à contre cœur. Ses paupières étaient trop habituées à jouer aux écrans de souvenirs avant de s'endormir, mais elle n'appréciait plus ces instants, plus autant qu'auparavant. Maintenant qu'elle le voyait de nouveau, qu'il apparaissait et disparaissait de sa vie de façon régulière, ses souvenirs étaient devenus douloureux. Ils étaient un passé qu'elle ne pourrait jamais revivre et un présent qui ne faisait que les réanimer, lui assénant à coup de massues que ce temps était fini pour elle, qu'il n'existait plus et qu'il n'y avait plus de raisons de vivre. Cela était totalement faux mais dans la solitude de la nuit, dans ce halo protecteur, c'était un sentiment qui surgissait trop souvent dans son esprit et qui l'amenait au sommeil, épuisée de cette vie irrationnelle et éparpillée à travers le temps et l'espace.
I can live with my regrets Still raise a smile, still raise my head And a stranger God can be so cruel And a holy fool is still a fool But this is all I can say I have lost my way But you only you only disappear You only you only disappear
Le clic familier d'une porte qui se ferme se fit entendre et le placard se verrouilla. River s'effondra contre la porte, laissant son corps glisser jusqu'au sol. Cela n'avait rien de dramatique en soit, elle était simplement enfermée dans un placard. Elle n'était pas en danger, elle avait simplement oublié que ce placard de l'étage cinquante-deux se fermait à clef automatiquement et que l'on ne pouvait pas l'ouvrir de l'intérieur. A cette heure-ci il n'y avait plus personne dans les bureaux, plus personne dans tout l'immeuble et elle allait devoir attendre le lendemain pour être "sauvée". Elle avait connu pire, bien pire, et n'avait en soit aucune raison de s'écrouler si lamentablement mais aujourd'hui n'était pas le bon jour. Aujourd'hui était une date anniversaire qu'elle aurait voulu oublier, effacer à jamais de son esprit, mais elle n'arrivait pas à arrêter le flot de sensations qui s'éveillaient en elle, lui rappelant ses lèvres brûlantes le long de sa peau et les battements de ses cœurs contre les paumes de ses mains moites. Elle se força à ne pas fermer les yeux pour ne pas visualiser ses souvenirs. Si elle arrivait à maintenir ses yeux grands écarquillés peut-être qu'elle arriverait à chasser toutes pensées de son esprit, la concentration de l'effort effaçant tout autre capacité. Mais cela ne réussit pas et les premières larmes coulèrent le long de ses joues. Elle n'était pas encore habituée à cette différence, à ce mélange temporel qui n'aurait jamais du exister, la plaçant dans cet immeuble et l'envoyant lui quelque part entre ici et un million d'années, un million d'années lumières.
With a word with a line With a smile that says goodbye Baby says goodbye Baby says goodbye It's raining now On Royal Street And I'd walk to you If I could trust my feet
River ferma les yeux et automatiquement se remémora les gestes de sécurité qu'elle avait si minutieusement appris. Elle n'avait jamais ressenti l'espace de cette manière, flottante dans le vide. C'était étrange comme sensation, presque irréelle, impossible. Ce n'était pas comme cela que l'on était supposé voyager dans l'espace, pas dans une combinaison emmitouflant tout le corps et protégeant de l'extérieur. Non, l'espace devait être traversé en un clin d'œil ou à la vitesse d'un escargot, la porte ouverte et la lumière des étoiles éclairant l'intérieur du vaisseau dans une lueur douce et vivante. Elle pouvait entendre la voix de son instructeur lui ordonner d'ouvrir les yeux et de suivre la simulation mais River ne le voulait pas, ne le pouvait pas. Elle était trop bien en apesanteur, loin de toute réalité. C'était comme si elle n'existait plus, comme si elle disparaissait au plus profond de l'espace… et si elle espérait assez fort, si elle attendait assez longtemps elle savait qu'il croiserait son chemin. L'immensité de l'espace ne lui faisait pas peur. Au contraire, cela effaçait le temps, cela effaçait les distances et elle n'avait qu'à se laisser porter par le flot du vide autour d'elle pour croiser sa route inter-galactique de nouveau. Et c'était tout ce qui importait. Elle allait le trouver de nouveau et dans cette apesanteur elle n'avait qu'à attendre car tout disparaitrait, arrêtant le temps lui-même pour lui laisser l'opportunité de venir à elle. Elle sourit, éteignant machinalement toute communication avec son instructeur. Il n'existait plus et les yeux fermés, il n'y avait plus que le silence de l'abysse.