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Une fanfiction est une manière pour la culture de réparer les dégâts commis dans un système où les mythes contemporains sont la propriété des entreprises au lieu d'être celle du peuple.
 
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 Le Coyote et l'Once

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Mr. Lip Despair

Mr. Lip Despair


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Le Coyote et l'Once Empty
MessageSujet: Le Coyote et l'Once   Le Coyote et l'Once EmptyLun 15 Déc - 21:34

CHAPITRE I : Le coyote dévorant son repas.

La première foi que je lui avait parlé, je l'avais trouvé étrange. C'était à la fin de l'automne, lors des première neiges. J'avais souhaité rencontrer cette personne pendant le mois d'août mais on m'informa qu'elle ne travaillait qu'à partir d'octobre et ne prenait jamais de coup de fils. Je demandais alors comment elle était joignable et on me rit au nez. On ne contacte jamais, dirent-ils avec un œil complice. Appartement c'étaient deux frères. Ils se ressemblaient assez car stagnant dans leur médiocre physique et leur humour semblablement pitoyable, il m'était impossible, malgré des différences physiques apparentes, de ne pas confondre l'un avec l'autre. Je me faisais violence pour ne pas les insulter et finalement, le 23 Novembre, alors que je m'attendais à rencontrer les deux frères à notre table habituelle dans le Sunday Moon – petit café assez agréable – ce fut un individu assez petit, portant un bonnet noir uniforme et une grande écharpe grise qui couvrait son coup et son torse qui s'y trouvait. J'ai remarqué d'ores et déjà l'étrangeté de cette 'chose'. Il portait une chemise grise, les manches retroussées jusqu'aux coudes qui étaient d'une sécheresse presque nauséabonde. D'autre part, il avait un pull à col roulé et autres vêtements chauds cités plus haut et ses mains, je ne saurais comment les décrire. On aurait dit celles d'un enfant; rosées, l'allure douce, l'ongle soigné et d'une juste longueur. D'ailleurs, chaque doigts prit à part donnait cette terrible envie de s'y frotter comme un chat.

On se serait fait bouffer.

J'avais d'abord hésité à m'approcher et je me trouvais ridicule. Un homme comme moi angoissé à l'idée d'approcher un gamin... Je n'étais pas sur mais l'idée que c'était cette personne me traversa vaguement l'esprit. J'étais déçu. Je m'attendais à une allure plus charismatique. Je m'approchais et j'osais un début de question immédiatement interrompu.
«Asseyez-vous.»
Je m'assis. La voix m'avait prit à la gorge et je me sentais agressé et manipulé à la foi. Mais je ne pouvais guère protester ou user de mon humour qui semblait s'être évanoui à la seconde où il avait parlé. Ton dur mais timbre jeune. Il ne devait pas avoir plus de 25 ans. Pas même 20. Mais j'avais beau essayer de trouver autre chose que ses mains pour déduire son âge, je ne trouvais qu'un regard baissé et couvert par le bonnet noir. Regard fixé sur une tasse de...lait.
«Je commencerai par m'excuser de vous avoir fait attendre trois mois. Ensuite ne perdons pas de temps.»
Je hochais la tête avec appréhension. J'étais intimidé, c'était un fait. Mais le plus frustrant c'était l'impossibilité de déterminer par quoi. Ses mains glissèrent vers moi un cahier et son index tapota sur la couverture.
«Est-ce que je dois...l'ouvrir?»
«Non.»
«Que...voulez-vous que j'en fasse?»
J'avais cru apercevoir un sourire à travers l'épaisseur de son écharpe et plus j'y pense, plus la certitude envahit mon esprit pourtant si réaliste qui ne croit que ce qu'il voit.
«Tu le lis chez toi et tu me dis si tu trouvez des erreurs.»
Le tutoient me choqua un peu. Sa voix était plus relaxé et moi, j'étais tendu comme une corde de violoncelle. Je voulais lui demander ce qu'il me voulait et pourquoi il avait l'air de jubiler sous son tas de vêtements mais je craignais de tutoyer et il était hors de question de me rabaisser pour le vouvoyer en réponse. Je me tus et acceptais le cahier, aussitôt glissé dans ma sacoche.
«Malgré le fait que t'ai déjà tout raconté aux deux autres cons, je vais te reposer les questions essentielles juste histoire que nous soyons certains.»
Je déglutis. Il sortit des feuilles et du tabac et commença à se rouler des cigarettes en commençant son questionnaire durant lequel je rougissais, j'agonisais, je m'apitoyais. Impossible se m'enfuir; j'avais attendu bien trop longtemps. Impossible de lui poser des question à mon tour.
«Elle t'as piqué combien exactement?»
«600 000.»
«T'as couché avec elle?»
«NON» J'eus l'impression qu'il gloussa. Mais son regard rivé sur sa clope était indéchiffrable. Je me consolais alors avec l'idée de voir l'intégrité de son visage lorsqu'il la portera à ses lèvres.
« Quel âge a ton père? »
« 55 ans. »
« Il la voyait avant le divorce avec ta mère? »
« Oui, mais je ne suis pas sûr. »
« Quel est le loyer de ton appartement? »
Je marquais un moment de silence. Je ne voyais pas le but de la question.
« Quel est le loyer de ton appartement? »
« 1000 par mois. » Murmurais-je.
« Il te reste combien en tout? »
Je me terrais de plus en plus dans sa chaise.
« Combien en tout? »
« Environs dix mille... »
« Tu as une voiture? »
« Oui... »
« Combien elle vaut? »
« ... »
« Combien elle vaut? »
« C'est une voiture de sport et... »
« Combien elle vaut? »
« 500 000. » Silence. Alors je me sentis obligé de rajouter. « Cadeau de mon père pour mes dix huit ans.
«Age?»
« 5 ans.. »
« Toi pas la bagnole. »
« ...23 »
« Et en vrai? »
« 23... »
« Et en vrai? »
Je ne compris pas comment elle savait que je n'étais qu'un sale gosse de dix neuf ans doté d'un physique robuste.
« 19... »
« As-tu couché avec ta belle mère? »
« NON! Que me voulez-vous? » J'étais outré je me levais prêt à partir.
« Poses ton cul sur le siège. »
Je rassis, déçu de ne même pas avoir besoin de menaces.
« D'habitude je n'accepte pas les affaires impliquant des amourettes mais ta bagnole je la veux. »
Il leva enfin les yeux vers mois et je me sentis aussi transparent qu'un mollusque. Jellyfish... it's just jellyfish. Ses cils mêlés, brûlés mais tellement longs, noirs et gris surplombaient des yeux ébène. Il n'y avait pas de pupille là dedans. Deux gouffres noirs prêts à vous engloutir.

Il me glissa le joint dans les mains et me suggéra de le fumer pour me détendre. Après son départ, c'est ce que je fis.

A la prochaine rencontre, j'avais espéré de tout mon cœur de revoir ce bonnet noir. J'y avais pensé
pendant tout la semaine. Il avait crée chez moi une sorte de dépendance effrayante. Je mis ceci sur le compte de la cigarette douteuse et je ravalais mon désappointement en revoyant les deux frères.
« Dossier accepté mon gars. » Firent-ils. « Coyote va se charger de la pétasse qui t'a piqué ton fric. Prochain meeting... »
Ils me donnèrent une adresse, un jour, une heure et quelque sourires étranges.

C'est ainsi que se déroula ma première rencontre avec celui qu'on appelait Coyote, loin de me douter que j'allais devenir son homme de main quelque mois plus tard. Abandonnant mes études, mon argent, cédant ma voiture et ma vie, il sut tirer meilleur parti de mon admiration et mon caractère particulièrement maniable.
« Il vas te bouffer tout cru. » Me mirent en garde les deux frères, inquiets pour la première foi de leur vie.
« Impossible... »
« Et pourquoi? Il est pas normal... je l'ai vu dégommer un mec une foi. Comme ça, sans raison valable... »
« Impossible... » J'en étais certain.
« Les coyotes ça bouffe de tout. C'est un monstre, mec... »
« C'est un charognard, tant que je ne suis pas mort... » Il fallait bien trouver un raison. Mon humour fadait de jour en jour.
« T'as faux Johan. T'es déjà crevé. Il attends juste que tu sois pourri à point. »
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